dimanche 23 novembre 2014

Positive Centre - In Silent Series


Date de sortie : 17 novembre 2014 | Label : Our Circula Sound 

Tout comme Stroboscopic Artefacts, Our Circula Sound se fait plutôt timide pour ce qui est des sorties longs formats. Et c'est peu dire, puisque depuis 2010 (lancement du label, par un certain Sigha, pas forcément méconnu du bataillon...), aucun LP n'a vu le jour, face à pas moins d'une douzaine d'EPs. Exception faite depuis ce mois de novembre avec le nouveau venu In Silent Series, qui laisse une fois de plus la parole à Positive Centre, cette fois via long format et qui espérons-le, se fera l'éclaireur d'autres releases de cet acabit. Mike Jefford est un accoutumé du label, puisque toutes ses sorties connues y sont référencées. Inutile de préciser alors que si vous ne suivez pas l'actualité de OCS, il y a peu de chances que vous connaissiez le type.

En l'espace de seulement trois sorties dispatchées sur une période d'un an, l'Allemand réussit à imposer un style relativement unique, subtil, produit d'une techno allégée en bpm, de brutalité maîtrisée et de joyeusetés en tout genre. Le schéma est on ne peut plus simple, cet album n'est pas pensé pour déchirer un dancefloor. Force est de constater qu'il se revendique plus comme le prêcheur d'un combat intérieur, personnel et viscéral, parfois simplissime mais radicalement efficace (le très impressionnant et épuré Become the Surface) ou bien drogué à grands coups de drones très justement arrangés (à certains moments outrageusement pesants d'ailleurs, mais c'est ça qu'on aime). Le genre de sauce épaisse aux nuances de couleurs limitées qui se tâte à bifurquer une bonne fois pour toutes vers le noir pur et dur. Mais là n'est pas vraiment la question, aussi juste et ahurissante cette obscurité soit-elle. 

Le caractère résolument dark et "aventureux" de cette techno à laquelle on nous habitue depuis pas mal d'années déjà ne défini en rien l'empreinte que laisse Positive Centre derrière lui. Il semblerait que le bonhomme ait eu l'intelligence de ne s'inspirer que du meilleur des sorties actuelles pour accoucher d'un objet étonnement narratif sous ses grands airs de pachyderme en mutation constante. Une dynamique répétitive remise en question au fil des morceaux, ces derniers étant en définitive relativement contrastés compte-tenu du style.

À n'en pas douter, James Shaw a parié sur le bon cheval pour inaugurer le premier long format de sa structure. Un premier essai qui frôle l'excellence, né des mains d'un orfèvre dont on espère une reconnaissance rapide. Au vu des fréquentations de Mike Jefford (qui dit Sigha dit Shifted notamment), il y a fort à parier que ce dernier se fraye un chemin assez aisément parmi une foule de producteurs "émergents" pour lesquels la techno est devenu un terrain d'expérimentation à part entière (on pense alors à SHXCXCHCXSH, Eomac, Ulwhednar chez Northern Electronics...) tant ce qu'il a à nous offrir bouscule les dictats du genre. Nous n'avions pas réellement de craintes quant à l'annonce de cette sortie, pour autant la claque n'en est pas moins sévère.

inoui


samedi 15 novembre 2014

DEFCE - Surface Tension


Date de sortie : 10 novembre 2014 | Label : Ohm Resistance

De prime abord, à l'issue d'une écoute à la volée, on a l'impression que Surface Tension n'est qu'un bloc monolithique et sans finesse. Il distille néanmoins bon nombre d'éléments qui accrochent l'oreille tout du long. Quelques beats tellement épileptiques qu'ils en deviennent hypnotiques, des nappes distordues et imposantes ou un vague canevas déviant qui avale la lumière pour ne restituer que l'ombre. Ce sont ces mêmes éléments qui, un peu plus tard, poussent les mains à pianoter une nouvelle fois sur le clavier pour tracer le chemin numérique qui aboutira au bandcamp d'Ohm Resistance. La deuxième écoute et toutes les suivantes montrent alors à quel point il ne faut jamais s'arrêter à la première. Monolithique, Surface Tension l'est assurément. Sans finesse, aucunement. Premier manifeste signé DEFCE - duo réunissant Jonathan Baruc aka Create Her aka DeQualia (co-fondateur du netlabel new-yorkais End Fence) et le plasticien "hyper-surréaliste" Clement Van Holstein aka SHVLFCE - ce bloc abstrait extrêmement sombre tente de définir un nouveau courant musical que ses créateurs nomment "DRUMCODE". Méfiance tout de même. Le paysage musical actuel est déjà suffisamment surchargé en étiquettes, chacune représentant l'infime variation d'une entité souvent plus générique que l'on pourrait également rattacher à un courant lui-même beaucoup plus large. Bref, même si on en use et abuse, on n'aime vraiment pas ça, ce qui est, on le conçoit, un sale paradoxe. Quand, en plus, c'est l'artiste lui-même qui se l'adhésive sur le front, on s'attend à une musique bien trop occupée à respecter les tables de la Loi dans une tentative totalement vaine de sonner différemment pour laisser affleurer l'émotion. Pourtant, encore un sale paradoxe, on aime aussi beaucoup les disques prototypiques. Mais assez parlé de soi, drumcode donc. En gros, des beats avoisinant invariablement les 185 bpm, portés par une grosse caisse au centre, point névralgique d'une arborescence qui s'éparpille en milliers de micropercussions et surtout, tout autour, des nappes, des sons et des bruits qui portent bien haut les couleurs du spleen synthétique et revendiquent la désespérance de la machine. Dans un premier temps, on en prend plein la gueule. Puis assez rapidement, on se retrouve à converser avec les araignées qui peuplent la boîte crânienne. Non content de faire mal physiquement, le drumcode fait tout aussi mal psychologiquement. Ce qui n'est tout de même pas si nouveau. Des musiques jusqu'au-boutistes, on en trouve plein dans les pages de ce blog.

Oui, mais voilà, DEFCE sort chez Ohm Resistance, label qui sait de quoi il parle et lorsqu'on lit que Surface Tension "is one of the deepest masterpieces in [their] house", on se dit d'abord que l'on tient-là quelque chose et surtout, que l'on est foncièrement d'accord. On aura rarement entendu amalgame drum'n'bass industrialo-noise-technoïde si implacable, y compris au sein des productions estampillées du vénérable logo brooklynois, ce qui n'est pas un mince exploit. DEFCE, c'est un peu les fulgurances sévèrement noires de Scorn qui croisent le fer avec les abstractions majestueuses de SIMM, les canevas élégants de Bojanek & Michalowski bousculés par la vision sans concessions de Submerged. Surface Tension est totalement Ohm Resistance, rappelant à la fois son versant électronique et sa volonté d'ouverture. Surface Tension est aussi totalement réussi. Cette évidence saute au visage à l'écoute de titres de la trempe de Northern Solace, January ou Lilac Requiem. Longs, rampants et sans issue, leurs pulsations cardiaques s'accrochent aux tympans puis s'attaquent au cortex à grands coups de lames de fond abstraites. Samouraïs synthétiques, ils coupent et tranchent, zèbrent l'espace de leur gestuelle guerrière savamment chorégraphiée. On danse les bras en l'air mais on est très vite accueilli par une pluie d'estafilades. C'est à la fois complètement cérébral et totalement décérébré : les beats nous emmènent loin du corps mais la répétition nous y ramène irrémédiablement et les morceaux finissent pour nous y enfermer à double tour. Atmosphérique mais aussi mathématique et surtout complètement disloqué, Surface Tension effectue un grand écart improbable. Il semble arpenter un chemin tout en marchant dans la direction contraire : on le croit massif, il se montre léger, on le conçoit aéré, il se révèle au contraire extrêmement dense et on est assailli de sensations antagonistes à son écoute. Un peu perdu, on se rabat sur la tracklist pour savoir où l'on se tient et on se retrouve toujours ailleurs et à un autre moment. C'est là le côté monolithique susmentionné. Pourtant, à bien y regarder, les morceaux ne sont pas à proprement parler gémellaires, DEFCE chaussant parfois ses bottes de sept lieux pour arpenter un relief accidenté au pas de course (Helial Harvester, Phyllum Roller ou MAO-A par exemple) alors qu'il peut se montrer relativement calme et introspectif l'instant d'après (Decisive, The Subject, Dipole ou encore l'implacable Drone Towel) tout en étant en permanence torturé.

L'écoute de Surface Tension provoque un ouragan dans le crâne, elle peut même se montrer épuisante lorsqu'on l'envisage d'une traite. Intransigeant, en permanence noir et déshumanisé tout en provoquant plus d'une fois de sacrés frissons sous l'épiderme, le monstre de bakélite hypnotise. Complètement captif, on a bien du mal à se détacher du faisceau abstrait et aliénant de son crépusculaire soleil noir. On en deviendrait presque diptère.

Puisqu'au final, il s'avère impossible de briser le drumcode.

"Masterpiece" ? On n'en est pas loin en tout cas.

leoluce

Deep & Dark Download of the Day : Monotrio / Synthetic Silence - Opportunity


Comment ne pas revenir encore et encore au netlabel russe GV Sound quand chaque mois y recèle son lot de totales réussites, toujours en libre téléchargement ? Cette fois, à défaut d'avoir eu le loisir d'explorer en entier la gargantuesque compilation Deep In Space Vol​. III que vient de lâcher l'écurie des Astral & Shit, Paul Minesweeper, Rec008 ou autre Item Calligo, et sur laquelle on retrouve notamment des inédits de l'excellent A Bleeding Star et d'Emerald Rustling dont on reparlera bientôt, on décolle pour une galaxie aux lois physiques bien différentes de celles qui nous régissent, en compagnie d'Alex Ander/Monotrio et Ilya Ryazin/Synthetic Silence, Russes de leur état comme la plupart des pensionnaires de cette humble structure au rythme de publication stakhanoviste.

Au programme, six titres en collaboration plus un morceau chacun histoire de cerner qui fait quoi : à Synthetic Silence les fantasmagories ambient ténébreuses et grouillantes de fields recordings déformés, à Monotrio le drone kosmische foisonnant de blips futuristes et abstraits. Deux facettes qui commencent par se jauger sur l'épuré [вьери] (ne nous demandez pas comment ça se prononce) avant de se défier sur [BAKa] où basses fréquences rampantes et distorsions stellaires prennent tour à tour le dessus dans un ballet de grondements saturés et de pulsations aux élancements aigus, puis de se phagocyter l'une l'autre sur un [snow - pulses] en constante mutation, étrange cut-up psychédélique dont les samples d'une autre dimension passés au filtre analogique jouent une drôle de pièce de théâtre gothique dans le cratère polaire d'une lune oubliée.

Passé [Океан ЖЖЖжжжжжжж --- 7], odyssée cosmique sans queue ni tête évoquant l'errance de quelque vaisseau spatial dont l'AI aurait perdu la boule, puis les deux partitions solo de nos excentriques astronautes en quête d'un terrain d'entente, il faudra donc attendre le final [Caterpillar] pour voir les deux univers s'interpénétrer dans un foisonnement de lignes hypnotiques et baroques où chacun parvient enfin à dompter les élans de l'autre, crissements synthétiques discordants agencés en boucles géométriques et bourdonnements magnétiques suintant en flux constants leurs radiations obsédantes. Brillant.


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jeudi 13 novembre 2014

Deep & Dark Download of the Day : Engine7 - The End Of Faith EP

 

Remontons le temps de quelques semaines du côté du très productif netlabel électronique Section 27 pour s'intéresser à cette première sortie en 6 ans de l’Écossais Alan McNeill, passé par les rangs de l'écurie Herb Recordings de son compatriote Craig Murphy (aka Solipsism, dont le nouvel album Thoth Machine vient de voir le jour chez Databloem) le temps du LP Me, But Perfect aux élans électronica lyriques et luxuriants en 2008 avant de disparaître des radars pour mieux se réinventer en duo, en compagnie de la vocaliste Marie-Claire Lee, avec une mixture de synth-pop onirique et de disco-pop du côté obscur.

On peut entendre ici quelques extraits du résultat, à savoir l'album The Glorious Revolution qui devrait paraître d'ici la fin de l'année si un label veut bien avoir le flair de s'en mêler. Il se pourrait donc que The End Of Faith constitue, pour un moment du moins, la dernière sortie "solo" du bonhomme, que l'on n'aimerait pas pour autant voir lâcher cette inspiration IDM/ambient qui lui va si bien. Nappes de percussions cristallines aux mélodies glitchées, basses sourdement pulsées, beats épileptiques déréglés et tambours martiaux dont les chassés-croisés s'intensifient sur 4 minutes denses et hypnotiques, Repetitive Brain Injury semble donner le ton et pourtant on ira de surprise en surprise au gré de ces quatre titres, déboussolé par les rythmiques cybernétiques et les cliquetis entêtants d'un vertigineux jeu de miroirs cosmogonique (A Few Remaining Moments, seul morceau où se font entendre les vocalises discrètes mais lancinantes de Marie-Claire) ou balloté avec douceur par les idiophones et synthés éthérés de Blanket pour finalement léviter sur le lit de battements tachycardiques d'une élégie dronesque aux harmonies troublantes (le magnétique The Wind Among The Reeds).

Un petit bijou, qui laisse de l'espace au mystère sous le foisonnement étonnamment limpide de ses abstractions cinématographiques tour à tour ferventes ou crépusculaires.


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mercredi 12 novembre 2014

Deep & Dark Download of the Day : Girl 27 / Dreamcrusher - Split EP


Du bruit générateur d'images mentales ce soir, avec l'association de deux des harsh-noiseux les plus talentueux de l'underground ricain. Le Californien Jay Gambit aka Crowhurst, nos lecteurs le connaissent désormais de longue date (cf. ici, ou encore un peu plus loin, au fond du trou), y compris pour ce nouveau projet Girl 27 dont on avait déjà parlé à l'occasion d'une précédente joute moins bruyante mais anxiogène à souhait avec le Chicagoan Trisha Hewe Saile. Quant à Dreamcrusher de Wichita dans le Kansas, il nous avait déjà gratifiés cette année d'une triplette de sorties power electronics haineuses et saturées (cf. son Bandcamp).

On s'en doutait un peu, la rencontre de ces deux pourfendeurs de tympans ne pouvait que faire des étincelles, du genre de celles que provoque la friction d'une scie électrique sur une enclume rouillée. Pour autant, Girl 27 pas plus que Dreamcrusher ça n'est jamais seulement du bruit, et du crescendo cauchemardé du premier sur un Night Tremors évoquant la crise d'épilepsie de quelque monstre d'outre-espace dans un sas en pleine décompression, aux radiations abrasives du second avec un Circle Of Shit aussi nauséeux, mystique et abstrait à la fois que son titre le laisse imaginer, on est surtout surpris de la puissance d'évocation qui habite cette musique sans concession sur la durée d'un simple deux-titres.


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dimanche 9 novembre 2014

Deep & Dark Download of the Day : DR - 4 Drones EP


Aujourd'hui, petite friandise sans conséquence mais non sans charme pour les férus d'ambient minimaliste. Ce 4 Drones aussi épuré que son titre le laisse présager nous vient d'un certain Dominic Razlaff via le netlabel grec Etched Traumas, toujours fidèle à l'esthétique Do It Yourself voire carrément lo-fi (les clics apparents de 27_12 qui n'empêchent nullement l'immersion d'opérer) et à l'éthique du libre téléchargement.

Lâché en janvier en autoproduit sur Bandcamp puis réédité le mois dernier, cet EP n'est qu'une étape parmi bien d'autres dans la disco déjà pléthorique de l'Allemand, qui compte pas moins d'une douzaine de sorties rien que depuis mai, allant du 2-titres à l'album complet (deux longs formats ont ailleurs vu le jour ce mois-ci, Granular Synthesis et Träume). Doit-on pour autant en déduire que le musicien publie tout ce qu'il produit sans y regarder de trop près ? Il y a sans doute de ça mais c'est justement ce qui fait tout le potentiel de séduction de ce 4 Drones, la captation d'un sentiment "brut" à chaque titre, la douce sensation de l'instant sans que l'émotion soit érodée par la post-production, de l'amateurisme prétendront sûrement les pédants audiophiles et ils auront raison.

Qu'importe, des nuages de scories de Dark Days à la liturgie poussiéreuse de Why Not! en passant par la béatitude embrumée de 06_01 et les rais de lueur vacillants de 27_12, c'est précisément cette accointance de la pureté mélancolique des harmonies avec le hiss le plus négligé qui fait tout le prix de ces loops de synthés et de field recordings manipulés.


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samedi 8 novembre 2014

Deep & Dark Download of the Day : Unlogic Thing & r.roo - Void


Le vide au bout de la route, ça peut être l'angoisse du néant comme la foi en un ailleurs plus clément. Ce vide, l'Ukrainien Andriy Symonovych l'embrasse d'abord avec quiétude sur le bien-nommé Calm, l'accepte même non sans une certaine affliction sur Kolybel avant d'en imaginer la dimension spirituelle sur Immense que sa mixture de chœurs sacrés, de clavier cristallin et de beats épurés positionne quelque part entre Ache et Broken Time dans la disco de son projet r.roo. Quant au Russe Unlogic Thing, il l'envisage avec plus de distance et d'anxiété, comme un vortex fantomatique sur Tor dont la densification des rythmiques et de leurs échos liquéfiés semblent nous aspirer de l'autre côté, ou comme un purgatoire pour anges déchus du Paradis terrestre sur Miserere, les samples gémissants sur fond d'électro chaotique et de cantiques crépusculaires évoquant le même Ache via son dérangeant Man Eat Girl.

Ce second opus de r.roo, sorti à l'époque sur son propre label Someone Records, ne serait-il donc pas étranger à cette collaboration du beatmaker de Kiev avec son voisin de Saint-Pétersbourg ? Car en dépit de ces visions splittées il s'agit avant tout de confronter à quatre mains ces deux idées de l'après. Par remixes interposés d'abord avec un Tor revu et corrigé par r.roo à la sauce dancefloor d'afterlife, puis la version d'Immense par Unlogic Thing aux pulsations glitch et voraces. Et finalement sur un unique morceau commun, le tout dernier, expérience vouée selon son titre même à un lente déliquescence dans les sphères dark ambient et où le néant du titre, après maintes supputations, se révèle enfin dans toute sa splendeur doomesque et suppurante : quelle que soit la forme que prendra le récipient de nos dernières traces extracorporelles, nulle question de clarté ou de félicité semblent dire les deux musiciens, dont l'association trouve un écho particulier, entre nihilisme et mélancolie, en ces temps troublés pour les rapports entre leurs deux pays.


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jeudi 6 novembre 2014

Deep & Dark Download of the Day : Hoot - Lost Breath EP


Écurie des excellents MJC et Morbidly-O-Beats, dont la toute récente collaboration sur LP, première sortie exclusivement digitale du label fera l'objet d'un prochain DDDD, FilthyBroke Recordings, adoubé par Odd Nosdam lui-même sur l'inaugural Earwax Volume One de mai dernier, semble décidé à reprendre les choses là où Anticon les avait laissées avant d'effriter son identité à force d'appels du pied au public indie pop.

En témoigne cet EP d'instrus enregistrés dans la seconde moitié de la précédente décennie par le Chicagoan Hoot, beatmaker désormais basé à Denver dont les rêveries languides et lo-fi (The Follow), résolument DIY dans la forme autant que dans l'esprit, évoquent les vignettes kaléidoscopiques du DJ Mayonnaise des débuts (What Do You Do et son bandonéon badin au second plan des samples, scratches et beatbox baroques) comme l'électronica nostalgique et distordue, futuriste et bucolique à la fois des premiers Boards Of Canada (Planetary Alignment) ou encore l'abstract sur coussin d'air d'Alias (Pass).

Des douces vocalises vocodées sur clavier tâtonnant d'All They Saw aux enluminures électro psyché de l'extatique et déglingué Love In A Machine's Heart, Tanner Pain y fait preuve d'une candeur assez désarmante, culminant en bout de disque sur Hope Strings, ballade vintage qui envoie Stevie Wonder copuler avec Christ. sur un lit de claviers vintage. Un talent à suivre.


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